J’ai l’impression que ça fait un moment que je n’ai rien écrit, que je fais du neuf avec du vieux, que je bricole. Je fais un pas à la fois. Je recolle les morceaux de moi qui se sont brisés mais je ne lâcherai pas, je te le promets. Ces derniers temps, j’ai l’impression que ça va mieux. J’ai adopté une nouvelle coupe de cheveux, je prends soin de moi, tu vois. Je résiste à la tempête. Je me sens un peu bête de te parler de ça.
C’est étrange parce qu’au début, malgré tout cette bienveillance, je me sentais dans une bulle où rien ne pouvait m’atteindre. J’attendais de me réveiller de ce cauchemar pour, dans quelques mois, rire de ces bêtises. Pour me dire que c’était du grand n’importe quoi, pour serrer ta main dans la mienne et me moquer de ceux qui se trompaient. Car ce ne pouvait qu’être une erreur, cette séparation, un bug dans la programmation et tout finirait par rentrer dans l’ordre.
C’est si difficile sans toi. Difficile parce que je dois aller de l’avant et qu’en même temps, je ne veux pas t’oublier. Faut que je vive avec tout ce qui s’est passé entre nous, tu comprends. Ben non, tu comprends pas. Comment tu pourrais ?
J’ai l’impression que nous deux, c’était hier. Je ne regrette pas, malgré la brutalité de ton départ. Je garde nos souvenirs comme un précieux talisman.
Aujourd’hui, tu n’es pas là et parfois j’aimerais hurler. J’aimerais avoir quelqu’un à qui en vouloir, à part moi. Mais je n’ai rien. Plus rien. A part le goût de l’amer.
Tant de semaines ont passé. Je suis prête à tourner la page maintenant, je crois. Prête à laisser quelqu’un d’autre prendre la place que tu n’as pas pu garder dans ma vie. Je n’ai plus envie d’imaginer ce que nos vies auraient pu être. Je n’ai plus envie de me cacher.
Isabelle M. Day 