Il (elle) est entré dans la vie par une porte dérobée, personne ne l’avait vu passer. Il (elle) pensait traverser l’existence incognito, mais ça ne s’est pas du tout passé comme ça…
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Elle est entrée dans la vie par une porte dérobée, personne ne l’avait vu passée. Elle pensait traverser l’existence incognito, mais ça ne s’est pas du tout passé comme ça… Moi je l’ai vu.
A cette époque, on n’accouchait pas forcément à l’hôpital, alors Marie était née dans la chambre cachée de la maison de son grand-père. A l’abri des regards, à l’insu de tous. Et quand elle a franchi le seuil de cette fameuse porte, c’était pour ne jamais y revenir. Elle ne pouvait pas rester dans cette maison, dans cette vie alors on lui en avait choisi une autre. Il est des situations impossibles, des destinées improbables, des choses que l’on doit taire. Et même si c’est dur, c’est comme ça.
Elle fut recueillie par une famille aimante, mais malgré tout, elle s’était toujours sentie de trop. Elle parlait peu, elle faisait ce qu’on exigeait d’elle. Elle alla à l’école, comme toutes les petites filles de son âge. Elle était intéressée par tout, elle aimait lire, elle aimait rêver. Elle n’avait pas vraiment d’ami. Pourtant, tout le monde l’aimait bien. Elle leur faisait de la peine peut-être. Avec son physique malingre, sa peau pâle, ses cheveux couleur corbeau et ce sourire si discret sur les lèvres… Elle n’était ni heureuse, ni malheureuse, Marie. Elle était Marie.
A l’âge de 17 ans, elle avait décroché un travail comme vendeuse à la boulangerie. Elle redécouvrait peu à peu toutes les âmes du village, leur inventant d’autres vies si nécessaire. Elle avait toujours l’air ailleurs. Et elle aimait rendre service sans rien attendre en retour. Alors quand il arriva la première fois au magasin, l’air austère, elle lui a simplement souri.
Il venait une fois par semaine. Toujours le même jour, toujours la même heure. Et il prenait toujours la même chose. Il était ponctuel. Le parisien. Elle lui souriait et il lui souriait en retour. C’était devenu leur rituel. A son allure, elle l’imaginait médecin ou notaire. Elle l’imaginait vivre la grande vie, elle rêvait qu’il l’emmène au bal, qu’il la fasse danser sous les étoiles.
Et puis ses visites ont cessé quelques temps, avant de reprendre peu après la Toussaint, presque comme avant. Presque. Le regard triste, l’air fatigué, amaigri, il a repris la même chose, comme si de rien n’était. Mais il n’a pas souri. En partant, il a pris une autre direction que celle qu’il prenait d’habitude, elle l’a bien vu. Mais ça n’avait pas d’importance. Elle, elle continuait de lui sourire. Il est revenu la semaine suivante, puis la suivante et encore les suivantes… C’était déjà bientôt Noël. Il y avait de la magie dans l’air et de l’humanité dans les cœurs.
Quand il rentré dans la boutique ce jour-là, il ne souriait toujours pas. Mais quand il en est ressorti, il était heureux. Ils sont allés prendre un verre avec Marie, ils ont beaucoup parlé et ils se sont aimés. Pour tous, elle est devenue la provinciale qui a épousé le parisien. Mais pour moi, elle était seulement la femme de sa vie.
Vous vous demandez peut-être pourquoi il venait et ce qu’ils se sont dits ce fameux jour. Je le sais, c’est vrai. Mais ça, c’est une autre histoire.
Elle est entrée dans la vie par une porte dérobée, personne ne l’avait vu passée. Elle pensait traverser l’existence incognito, mais ça ne s’est pas du tout passé comme ça… Moi je l’ai vu.
A cette époque, on n’accouchait pas forcément à l’hôpital, alors Marie était née dans la chambre cachée de la maison de son grand-père. A l’abri des regards, à l’insu de tous. Et quand elle a franchi le seuil de cette fameuse porte, c’était pour ne jamais y revenir. Elle ne pouvait pas rester dans cette maison, dans cette vie alors on lui en avait choisi une autre. Il est des situations impossibles, des destinées improbables, des choses que l’on doit taire. Et même si c’est dur, c’est comme ça.
Elle fut recueillie par une famille aimante, mais malgré tout, elle s’était toujours sentie de trop. Elle parlait peu, elle faisait ce qu’on exigeait d’elle. Elle alla à l’école, comme toutes les petites filles de son âge. Elle était intéressée par tout, elle aimait lire, elle aimait rêver. Elle n’avait pas vraiment d’ami. Pourtant, tout le monde l’aimait bien. Elle leur faisait de la peine peut-être. Avec son physique malingre, sa peau pâle, ses cheveux couleur corbeau et ce sourire si discret sur les lèvres… Elle n’était ni heureuse, ni malheureuse, Marie. Elle était Marie.
A l’âge de 17 ans, elle avait décroché un travail comme vendeuse à la boulangerie. Elle redécouvrait peu à peu toutes les âmes du village, leur inventant d’autres vies si nécessaire. Elle avait toujours l’air ailleurs. Et elle aimait rendre service sans rien attendre en retour. Alors quand il arriva la première fois au magasin, l’air austère, elle lui a simplement souri.
Il venait une fois par semaine. Toujours le même jour, toujours la même heure. Et il prenait toujours la même chose. Il était ponctuel. Le parisien. Elle lui souriait et il lui souriait en retour. C’était devenu leur rituel. A son allure, elle l’imaginait médecin ou notaire. Elle l’imaginait vivre la grande vie, elle rêvait qu’il l’emmène au bal, qu’il la fasse danser sous les étoiles.
Et puis ses visites ont cessé quelques temps, avant de reprendre peu après la Toussaint, presque comme avant. Presque. Le regard triste, l’air fatigué, amaigri, il a repris la même chose, comme si de rien n’était. Mais il n’a pas souri. En partant, il a pris une autre direction que celle qu’il prenait d’habitude, elle l’a bien vu. Mais ça n’avait pas d’importance. Elle, elle continuait de lui sourire. Il est revenu la semaine suivante, puis la suivante et encore les suivantes… C’était déjà bientôt Noël. Il y avait de la magie dans l’air et de l’humanité dans les cœurs.
Quand il rentré dans la boutique ce jour-là, il ne souriait toujours pas. Mais quand il en est ressorti, il était heureux. Ils sont allés prendre un verre avec Marie, ils ont beaucoup parlé et ils se sont aimés. Pour tous, elle est devenue la provinciale qui a épousé le parisien. Mais pour moi, elle était seulement la femme de sa vie.
Vous vous demandez peut-être pourquoi il venait et ce qu’ils se sont dits ce fameux jour. Je le sais, c’est vrai. Mais ça, c’est une autre histoire.
Exercice proposé par Pascal Perrat et mis en ligne sur son blog : https://www.entre2lettres.com/exercice-inedit-decriture-creative-264/